La volatilité sur les marchés financiers est de retour. En fait, on revient à un niveau de volatilité normal et comparable à la volatilité moyenne historique. Il faut comprendre que le marché boursier américain est relativement cher par rapport au reste de la planète. Cela implique donc une marge de sécurité plus faible. Les compagnies devront livrer de solides performances financières dans les prochains trimestres pour justifier la valeur élevée de leurs actions boursières. C’est possible, suite à la récente baisse des impôts mais, il n’y a pas place à l’erreur. C’est comme pour Carey Price, on s’attend à ce qu’il performe bien l’année prochaine considérant son nouveau contrat très lucratif qui débute…
Les échanges commerciaux
Pour l’instant, les déclarations des États-Unis et de la Chine ne sont qu’une guerre de mots. Outre l’acier et l’aluminium, il n’y a aucun autre tarif ajouté récemment. Le vote doit passer au Congrès américain pour décider. Je soupçonne que l’objectif de M. Trump est d’obtenir des concessions de la Chine avant le vote. Dans le pire scénario, des tarifs sur 100 milliards de produits américains et chinois représentent 0,3 % du PIB combiné des deux pays. C’est l’escalade qui pourrait s’ensuivre qui est difficile à anticiper. À suivre.
En résumé, un déficit commercial est un surplus d’importations par rapport aux exportations. Ce déficit commercial est particulièrement grand pour les États-Unis envers la Chine. M. Trump veut couper de 100 milliards ce déficit actuellement à 375 milliards. Il ne réussira pas.
La réalité est qu’un déficit commercial est un symptôme d’un niveau de dépenses plus élevé que les revenus. La totalité des dépenses du gouvernement, des compagnies et des consommateurs font en sorte que les États-Unis ne peuvent répondre à la demande et doivent importer des produits. Un pays qui a un déficit budgétaire élevé, comme les États-Unis, a souvent un déficit commercial. Et Trump vient d’augmenter ce déficit budgétaire en coupant l’impôt des compagnies, ce qui risque d’augmenter le déficit commercial ! Ce qui explique que la Chine et l’Allemagne ont des surplus commerciaux car le gouvernement, dans le cas de l’Allemagne, et le consommateur dans le cas de la Chine, dépensent peu par rapport à leurs revenus.
Instaurer des tarifs douaniers sur les produits chinois va seulement déplacer la demande vers un autre pays. Le déficit commercial total des États-Unis ne changera pas. La seule raison logique que je vois de viser la Chine est que souvent la propriété intellectuelle n’est pas respectée en Chine. D’autant plus que le gouvernement chinois subventionne plusieurs secteurs stratégiques d’avenir. Dans ce dernier cas, l’Ouest peut faire de même.
La spécialisation qui découle des échanges commerciaux est un avantage majeur. C’est ce qui permet aux compagnies américaines de sous-traiter la fabrication dans un autre pays. La fabrication n’est pas une valeur ajoutée dans un produit et représente une très faible proportion du coût final. D’autant plus que la main d’œuvre est difficile à trouver actuellement aux États-Unis avec un taux de chômage à 4,1 %.
Parlant de spécialisation à petite échelle, j’ai un déficit commercial avec mon épicerie, mon garage, ma ville, etc. Et je suis bien content! Je n’ai pas l’intention de faire pousser tous les aliments que je consomme et encore moins d’aller chasser ma viande. Tout comme les Américains ne veulent plus produire d’appareils électroniques et de vêtements. Je présume que M. Trump sait tout cela…Mais cela plait à son électorat et c’est donc bon pour lui avec les élections de mi-mandat qui s’en viennent...
Marché boursier américain
L’indice S&P 500 américain est en baisse depuis 1 mois aux alentours de 2 700 points.
Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés. Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre dans un prochain billet de blogue pour le bénéfice de tous.
Jonction des Placements pour avril 2018 (fonds Dynamique)
The Economist (31 mars 2018)
Bloomberg Businessweek (2 avril 2018)
Jon Flobrant