Manchettes financières
La persistance de l'inflation ne se calme pas, malgré une baisse du taux annuel d'août à 8,3 % contre 8,5 % le mois précédent. Si l'on exclut les prix volatils de l'alimentation et de l'essence, l'inflation de base est passée de 5,9 % à 6,3 %, ce qui est plus élevé que prévu. La majorité de cette inflation est dans le prix des loyers.
Les attentes des profits des entreprises ont récemment diminué pour la prochaine série de résultats des sociétés américaines qui commenceront à être publiées à la mi-octobre. Selon FactSet, les analystes du marché s'attendent à ce que les bénéfices des sociétés du S&P 500 au troisième trimestre augmentent en moyenne de 3,5 % par rapport au même trimestre de l'année précédente. Il s'agit d'une baisse par rapport aux attentes de 9,8 % de croissance lorsque les analystes ont été interrogés à la fin du mois de juin. Les bonnes entreprises avec des profits en croissance et de bons modèles d’affaires vont mieux faire lorsque le « BIG RESET » sera terminé.
Le sentiment négatif tel que mesuré par l'AAII (American Association of Individual Investors) a franchi la barre des 60 % à la fin du mois de septembre. La dernière fois que les investisseurs ont été aussi négatifs sur le marché, c'était le 5 mars 2009. Cette date fut la plus belle porte d’entrée d’investissement post-crise financière…
Le « BIG RESET »
Nous sommes en train de vivre la pire année de rendement pour un profil équilibré depuis 1937, c’est peu dire. Mais pourquoi ? La réponse est dans les taux d’intérêt.
Oui, c’est la guerre en Ukraine, oui on s’en va en récession, oui il y a de l’inflation, mais la conséquence de tout cela est que les taux d’intérêt ont augmenté de manière significative en l’espace de 12 mois. La diminution des taux d’intérêt s’est effectuée sur un laps de temps d’environ 13 ans (de 2008 à 2021), mais revenir au taux d’intérêt de 2008 s’est produit en 12 mois ! Ce que l’on pourrait appeler le « BIG RESET » !
Car tout actif, peu importe qu’il soit, diminue lorsque les taux d’intérêt augmentent significativement. Tout ce qui nécessite un emprunt, comme l’immobilier, doit diminuer pour devenir rentable ou conserver la même rentabilité. Même chose pour toute business dont on prend les profits futurs que l’on escompte à aujourd’hui. À un taux entre 5 et 6 %, les profits futurs n’ont pas la même valeur qu’à un taux entre 2 et 3 %. Ces bas taux ont perduré trop longtemps et sont devenus la nouvelle norme pour évaluer un projet. Autrement dit, un entrepreneur était prêt à accepter un rendement de 5 % sachant que l’argent en banque donnait 0 %. Maintenant que l’argent en banque donne tout près de 4 %, un entrepreneur va demander un rendement supérieur à 8 % par exemple. Et toute cette réinitialisation en moins de 12 mois !
La bonne nouvelle est que cette normalisation des taux d’intérêt tire à sa fin et que les rendements futurs des placements seront beaucoup plus intéressants que si nous étions demeurés dans un monde de bas taux d’intérêt. On peut s’attendre à ce que bientôt les fonds obligataires nous donnent un 4 à 6 % de rendement et les fonds d’actions un 8 à 10 % par année comme l’historique le suggère lorsque nous sommes à des évaluations moyennes historiques.
Comme les marchés obligataires et boursiers anticipent ce qui s’en vient, les investisseurs s’attendent déjà à un taux final de la FED aux États-Unis d’environ 5 %. Si cela s’avère la réalité, le mal est pas mal fait sur les marchés. Les investisseurs pourront donc recommencer à faire leurs calculs basés sur les profits futurs des entreprises. Ils n’auront plus à se soucier du taux d’intérêt en progression, car la réponse du taux final maximum sera connue.
Ce « BIG RESET » affecte toutes les entreprises, surtout celles avec des profits en croissance, car leurs profits sont davantage dans le futur. Ce qui est ironique, car ce sont les meilleures entreprises à détenir pour le long terme. Mais lorsque ce « BIG RESET » sera terminé, ces entreprises vont reprendre leur rôle de leader sur le marché boursier.
Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.
Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine Infolettre au bénéfice de tous.
Marché boursier américain
L’indice S&P 500 américain est en baisse depuis 4 semaines aux alentours de 3 700 points. Un nouveau creux de 3 585 points fut atteint le 30 septembre. L’ancien creux fut de 3 636 points le 17 juin.
Sources : Infolettre des marchés boursiers Placements Mackenzie semaine du 19 et 26 septembre 2022