Qu’est-ce qui cause une récession ?

8 juillet 2019

Les reçus REER et les papiers fiscaux devraient tous être rentrés. Si jamais vous croyez qu’il vous manque quoi que ce soit faites-moi signe.

La croissance de l’économie mondiale continue de ralentir. On le voit sur les chiffres ISM manufacturier à travers la planète et les exportations des pays comme l’Allemagne, le Japon et la Corée du Sud. L’ISM manufacturier américain demeure en territoire expansionniste, mais son plus bas niveau en 28 mois. Les reventes de logements semblent rebondir avec une hausse en janvier de 4,6 %, contribuant à atténuer en partie l’effet négatif causé par la glissade de 11,2 % des mises en chantier en décembre.

La Chine a annoncé que son taux de croissance visé pour 2019 sera aux alentours de 6 % à 6.5 % versus 6.6 % publié pour l’année 2018. La décroissance se poursuit mais normal quand on regarde la grosseur de l’économie chinoise.

L’OCDE (L'Organisation de coopération et de développement économiques) prévoit toujours une croissance mondiale de 3,5 % pour 2019. D’après moi ce sera plus bas mais pas sous zéro, donc pas de récession. 

Qu’est-ce qui cause une récession ?

On entend beaucoup les prophètes de malheur parler de récession actuellement mais regardons ce qui cause une récession et pourquoi on en entend parler. Après 10 ans de croissance, nombreux sont ceux qui croient qu’une récession est inévitable. Toutefois, les récessions ne surviennent pas seulement parce que l’économie est en croissance depuis 10 ans. Si l’on prend les cycles économiques passés au Canada, on constate que les récessions ont été causées par de fortes hausses des taux d’intérêt ou par une certaine forme de choc pour l’économie.

En regardant les données historiques de l’économie canadienne, on peut en apprendre beaucoup sur les causes des récessions. Le graphique montre que l’économie canadienne a connu quatre récessions au cours des 40 dernières années.

La première, en 1981, était imputable à une forte hausse des taux d’intérêt. Lorsque le taux d’inflation a atteint 12 %, la Banque du Canada a réagi en montant les taux à 19 %. La stratégie a fonctionné; l’inflation a diminué, mais les taux d’intérêt élevés ont entraîné une importante récession.

En 1991, l’élément déclencheur a été la hausse des prix du pétrole, donnant lieu à une récession mondiale. Plus récemment, une bulle immobilière aux États-Unis a entraîné une crise financière en 2007-2008 qui a été suivie d’une autre importante récession mondiale. Finalement, la chute de 60 % des prix du pétrole en 2014 a causé une récession de six mois au Canada.

À noter que de 1991 à 2007, le cycle économique a duré 16 ans. Comme il n’y a pas d’inflation soutenue actuellement, les taux d’intérêt ne devraient pas augmenter significativement. Une crise de l’immobilier est possible au Canada mais très improbable aux États-Unis. Les prix du pétrole sont contrôlés par la production américaine à des niveaux record et hors OPEC (Organisation des pays exportateurs de pétrole). 

Bref, les prophètes de malheur pourraient être déçus encore pendant plusieurs mois…

Marché boursier américain

L’indice S&P 500 américain est en hausse depuis 1 mois aux alentours de 2 800 points. La courbe de taux d’intérêt vient de s’inverser, un signal de récession, mais quand ? J’en reparle dans ma prochaine infolettre en avril.

Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés. 

Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles  je pourrai répondre à la prochaine Infolettre pour le bénéfice de tous.

Lettre économique mensuelle – BDC (février 2019)
The Economist – 9 mars 2019
Revue hebdomadaire CIBC – 1 mars 2019
Revue hebdomadaire CIBC – 8 mars 2019