Manchettes financières
Fitch, l’une des trois grandes agences de notation, a abaissé la cote de crédit du Canada de AAA à AA+, en raison de la détérioration des finances publiques causée par les mesures fiscales d’intervention de la COVID-19. S&P Global et Moody’s ont maintenu pour le moment leur cote de crédit du Canada à AAA. Très peu de pays sur la planète ont une cote AAA.
Les États-Unis créent 4,8 millions d’emploi en juin et les demandes d’assurance-chômage existantes diminuent sous les 20 millions pour la première fois depuis avril. Le taux de chômage passe de 13,3 % à 11,1 %.
La dette du Canada explose !
Premièrement, la dette ou le déficit en dollar ne veulent rien dire. On parle de milliards alors, pour le commun des mortels, c’est énormément d’argent. Ce qu’il faut regarder est la dette par rapport au PIB et le coût de cette dette en pourcentage du budget total.
On entend depuis longtemps l’expression « nos enfants vont devoir rembourser », et bien, depuis 1915, la dette du Canada en dollar n’a pratiquement jamais diminué sauf une courte période de 1996 à 2007. La raison de cette diminution est qu’en 1996 le coût par rapport au budget était à 30 % ; un sommet historique (ratio dette/PIB à 65 %; également un sommet). Aujourd’hui, le paiement des intérêts sur la dette représente environ 8 % du budget (avant le déficit de 2020). Les taux étant très bas, le coût n’est pas très élevé. Le Canada peut émettre des obligations 30 ans à 1.1 % et des obligations 10 ans à 0.6 %. Le coût est pratiquement nul. Le problème est si les taux d’intérêt augmentent dans le futur. À suivre.
Le ratio de la dette par rapport au PIB était à 31 % avant le déficit 2020. Il est prévu augmenter à 50 % d’ici le 30 mars 2021 (même niveau qu’en 1999). Encore une fois, un ratio de 50 % est tolérable. La majorité des pays d’Europe sont au-dessus de 100 % et les États-Unis s’y dirigent également. Le Japon est à 250 %.
La dette du Canada est un actif à celui qui prête. Lorsque le Canada émet des obligations pour financer son déficit, un prêteur accepte de prêter l’argent à un taux d’intérêt défini pour une période définie. Seulement les intérêts sont payables chaque année et tout le prêt est remboursé à la fin du terme défini. Les fonds de pension, les compagnies d’assurance et les fonds mutuels achètent ces obligations. Pratiquement tous les investisseurs dans leur portefeuille de placement détiennent des obligations du Canada. C’est pour cette raison que le ratio dette par rapport au PIB est important car les actifs des ménages canadiens sont également en lien avec le PIB. Les actifs sont réputés représentés environ 400 % du PIB et comme une portion de cela est investie en obligations, c’est là qu’un ratio raisonnable a du sens. Pour que les taux d’intérêt demeurent bas, il doit y avoir une certaine demande pour ces obligations. Car le taux d’intérêt est dicté, comme dans tout, selon l’offre et la demande.
Bref, à mon avis le niveau de la dette canadienne est tolérable tant que les taux d’intérêt demeurent bas. Un bon moyen facile de réduire le taux de la dette par rapport au PIB sera de laisser l’inflation revenir versus augmenter les taxes et les impôts. J’en reparle en août.
Marché boursier américain
L’indice S&P 500 américain est stable depuis 1 mois aux alentours de 3 150 points.
Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.
Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine Infolettre pour le bénéfice de tous.
Sources : Infolettre Mackenzie – 29 juin 2020
Analyse des marchés Fidelity – 26 juin 2020
Wikipédia – dette fédérale nette du Canada