Manchettes financières
Création de 2,5 millions d’emploi aux États-Unis en mai versus des attentes pour des pertes de 7 millions !! Après une perte d’emplois significatives en avril tout est possible. Le taux de chômage diminue sous les 14 % alors que l’on s’attendait à le voir grimper à 20 % ! Il faut comprendre que les gens en chômage temporaire ont diminué de 2,7 millions à 15.3 millions alors que ceux en chômage permanent ont augmenté de 295 000 à 2,3 millions. Très important de réaliser que ces chiffres sont des approximations basées sur des sondages. Tous les chiffres économiques sont des approximations. C’est donc la tendance qui est importante à suivre et non la statistique pris isolément. Les ventes aux détails ont également fortement rebondi en mai avec un gain de 17 % par rapport à avril mais toujours 6 % plus bas qu’en mai 2019.
La FED annonce le 10 juin que son taux directeur (0,25 %) demeure inchangé et restera à ce niveau jusqu’en 2022 au minimum. Le marché de l’emploi aura au moins besoin de 2 ans selon eux pour revenir à quelque chose de normal. Et l’inflation ne sera pas un enjeu à court terme donc garder les taux bas est la solution. La FED s’attend à un taux de chômage vers 9 % fin 2020 et 6,5 % fin 2021. La FED s’attend à une contraction de l’économie de 6,5 % en 2020 et une croissance de 5 % en 2021.
Les marchés boursiers ignorent l’économie
Cela fait longtemps que je n’ai pas écrit cette phrase mais maintenant elle prend tout son sens : les marchés boursiers ne sont pas l’économie et vice-versa. Beaucoup d’investisseurs, même de très réputés, ne comprennent pas le reprise si vite des marchés boursiers depuis le creux du 23 mars. Je ne prétends pas avoir la réponse non plus. Les raisons peuvent être multiples : la FED soutient les marchés, les actions boursières sont relativement intéressantes par rapport aux obligations, les spéculateurs boursiers sont de retour, comme les résultats court termes sont atroces, les investisseurs focus enfin sur le long terme, etc. Sans oublier que les indices boursiers sont composés des très grandes compagnies, souvent moins affectées et avec de plus grandes ressources que les entreprises privées.
Peu importe la raison, encore une fois, un bon gestionnaire de fonds évalue la valeur intrinsèque d’une compagnie basée sur les profits des 20 prochaines années. Pas seulement les 6 prochains mois. La majorité des bons gestionnaires font même fi de faire des prévisions économiques. La raison est simple : c’est inutile. Car impossible à prédire. The Economist ont publié une étude en 2019 comparant une multitude de prévisions économiques avec la réalité et le taux de succès est bon pour les 6 à 9 prochains mois. Au-delà de 12 mois, le taux de succès est sous les 50 %. C’est comme prédire la météo au-delà de 4 jours; c’est inutile. Les vents peuvent changer de direction, une nouvelle dépression peut se former, etc.
Marché boursier américain
L’indice S&P 500 américain est en hausse depuis 2 semaines aux alentours de 3 150 points. L'indice boursier américain est composé à 60 % de compagnies technologiques, soins de santé et consommation de base. Trois secteurs non affectés et même, qui bénéficie du confinement. À mon avis ce n'est pas très surprenant que l'indice américain fasse bien.
Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.
Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine Infolettre pour le bénéfice de tous.
Sources : Site Bloomberg – 10 juin 2020 (Craig Torres and Matthew Boesler)
Site Bloomberg – 8 juin 2020 (Joe Weisenthal)