Manchettes financières
Environ 75 % des compagnies du S&P 500 qui ont publié leurs résultats du quatrième trimestre ont battu les attendes. Les attentes étaient plus élevées donc c’est très positif. Les analystes s’attendaient à une hausse moyenne des profits de 8 %. C’est exactement le niveau de croissance des profits nécessaires pour maintenir la hausse des marchés boursiers.
L’évaluation historique des marchés boursiers se situe à environ 15 fois les profits. Le marché boursier américain est à environ 17 fois les profits. Il semble surévalué. Dans une conjoncture d’inflation faible et de taux d’intérêt faible, il est normal de payer plus cher pour les profits. Une autre façon d’évaluer le marché boursier est de prendre le ratio cours / bénéfice et d’ajouter l’inflation. Ce ratio historique est aux alentours de 20. Si on prend 17 fois les profits + environ 1.7 % d’inflation actuellement on obtient 18.7. Le marché n’est donc pas surévalué mais pas vraiment une aubaine non plus. D’où le fait que l’on a besoin d’une croissance des profits d’au moins 8 % par année.
Quels seront les indicateurs du prochain marché baissier
Voilà la question clé. Les marchés boursiers sont en hausses depuis maintenant 5 ans. Comme nous avons vécu une reprise lente, le cycle économique sera plus long que ce que l’histoire suggère. Selon moi, on devrait avoir encore 2 à 3 bonnes années de marché boursier, peut-être même 4, mais voici les éléments à surveiller
- L’inflation aux États-Unis
- La croissance en Chine
- La situation budgétaire au Japon
Ce n’est pas un hasard que les enjeux sont en lieu avec les trois plus grandes économies de la planète. Les autres problèmes potentiels ne sont que des distractions.
La situation budgétaire est très précaire au Japon. Cela ne fait pas la manchette et ne pose pas de problème pour l’instant car la dette du Japon est détenue par sa propre population. Comme le Japon est la troisième plus grande économie, un défaut aurait des répercussions sur la croissance économique mondiale. À surveiller.
La croissance en Chine devrait se maintenir entre 6 % et 8 % pour les 5 prochaines années. Cette croissance est suffisante pour supporter l’économie mondiale. Le gouvernement en place désire ce niveau de croissance et possède 4 trilliards de réserve. C’est énorme. Assez pour racheter toute mauvaise dette (que l’on entend parler beaucoup ces temps-ci) et supporter l’économie. La Chine ne devrait pas être un problème mais c’est à suivre.
L’inflation aux États-Unis est l’enjeu numéro un. Je crois que la prochaine récession sera causée par les banques centrales comme la majorité des récessions de l’histoire. L’économie se met à croitre vite, l’inflation s’accélère et les banques centrales augmentent les taux d’intérêt comme réponse. Éventuellement, les taux d’intérêt augmentent trop et la croissance économique décélère. On se retrouve en récession et les marchés boursiers baissent. Tant et aussi longtemps que le taux d’inflation est contrôlé (environ 2 %) et que les taux d’intérêt n’ont pas trop augmenté, la croissance va demeurer.
Marché boursier américain
L’indice S&P 500 américain est en forte hausse depuis 2 semaines aux alentours de 1 845 points. La correction de mi janvier est déjà derrière nous. Cela me dit que le marché haussier est bien intact et vigoureux. Les acheteurs sont au rendez-vous.
Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d’investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.
Je vous invite d’ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine revue des marchés pour le bénéfice de tous. Bonne fin de semaine!