Quel taux de croissance est nécessaire

Manchettes financières

On entend beaucoup de mauvaises nouvelles provenant de l’Europe. Malgré tout cela, l’économie de la zone euro s’est contracté de seulement 0.2 % au deuxième trimestre ! C’est donc dire que 99.8 % de l’économie est demeuré intact. On prévoit une contraction de 0.4 % pour l’année complète. Comme je l’ai déjà dit, qui dit croissance lente dit récession légère. Comme les consommateurs et les compagnies sont prudents partout dans le monde, on peut s’attendre à une croissance qui sera lente, mais peu vulnérable à des secousses. Pas une mauvaise chose en soi.

Les résultats des compagnies américaines pour le troisième trimestre surpassent les attentes dans 70 % des cas jusqu’à maintenant. Bonne nouvelle. L’immobilier aux États-Unis surprend avec des mises en chantier en hausse de 15 % en septembre versus l’an passé. On parle de 872 000 nouvelles constructions en chiffre annualisé. On est encore loin des 2 000 0000 de janvier 2006 mais c’est beaucoup mieux qu’il y a 3 ans.

La croissance en Chine diminue à 7.4 % au troisième trimestre. Le gouvernement vise 7.5 % pour l’année complète. Il est en ligne. L’important est la hausse des salaires et l’augmentation des ventes aux détails en hausse de 15 % ! Le processus se continue. La Chine veut recentrer son économie sur les dépenses des consommateurs. Le but étant d’être moins dépendant des exportations.

Quel taux de croissance est nécessaire ?

Je vais regarder ici le taux de croissance de l’économie (PIB) nécessaire pour que les compagnies génèrent des profits. Une étude publiée aux États-Unis en 2006 a fait la lumière sur la relation entre croissance du PIB et croissance des profits des compagnies.

On sait que le rendement long terme des actions va suivre la croissance des profits des compagnies. En période de croissance lente, comme actuellement, quelle croissance des profits peut-on s’attendre ?

En analysant 20 années de données aux États-Unis, soit de 1987 à 2006, voici la relation trouvée : Croissance des profits = 7.1 x croissance du PIB – 9.4. Pour ceux qui désirent l’analyse je l’ai en document PDF. Faites moi signe.

C’est donc dire que l’on a besoin d’une croissance minimum de 1.3 % du PIB pour que les compagnies puissent maintenir leur profit. La croissance du PIB américain devrait être d’au moins 2 % par année dans les prochaines années. Ce niveau de croissance procure une croissance des profits = 7.1 x 2 % – 9.4 = 4.8 %. On peut donc s’attendre à faire un rendement de 4.8 % sur les actions américaines dans les prochaines années. Certaines feront mieux et d’autres moins bien. On parle d’une moyenne bien entendue.

Le facteur que cette analyse intègre seulement en partie est la part des revenus provenant des marchés émergents. Entre 1987 et 2006, les entreprises américaines commençaient à s’installer dans les marchés émergents. Aujourd’hui, plus de la moitié des revenus des 500 plus grosses entreprises américaines proviennent de l’extérieur des États-Unis ! C’est donc dire que la croissance de leurs profits futurs devient tributaire de la croissance de ces pays. Cette croissance sera définitivement supérieure à 2 %. Seulement en Chine on parle de 7 %.

Si on inclut ce facteur, on parle plus d’une croissance prévue aux alentours de 3 %. Avec ce niveau de croissance on peut s’attendre à une croissance des profits = 7.1 x 3 % – 9.4 = 11.9 %. C’est pas mal le rendement que je m’attends de la bourse américaine dans les prochaines années en moyenne. Surtout si on confie notre argent aux meilleurs gestionnaires de fonds du pays !

Marché boursier canadien

L’indice est stable depuis 2 semaines aux alentours de 12 450 points.  J’étais malade vendredi passé donc je n’ai pas pu écrire de chronique.

Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d’investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.

 

Je vous invite d’ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles  je pourrai répondre à la prochaine revue des marchés pour le bénéfice de tous. Bonne fin de semaine!