Les taux d’intérêt en 2016

Manchettes financières

Voici ma dernière chronique de l’année 2015. Merci à tous pour les encouragements à continuer d’écrire, ce n’est pas toujours facile de trouver du matériel pertinent. Je vous souhaite de Joyeuses Fêtes en famille et un bon début d’année 2016 !


La création d’emploi en novembre aux États-Unis est sortie à 211 000 nouveaux emplois. C’est très bon considérant que l’on est tout près du plein emploi. Janet Yellen mentionne qu’une création mensuelle de 100 000 emplois est suffisante pour supporter la croissance de la population en âge de travailler. C’est donc dire que les 111 000 emplois créés de plus sont des gens qui ne faisaient pas partie du taux de chômage (car pas en recherche d’emploi) mais qui recommencent à chercher. Le taux de chômage est à 5 % mais si on ajoute ceux qui ne sont pas en recherche d’un emploi on est plus aux alentours de 10 %.


Au niveau de la croissance économique, le Canada sort de récession en annonçant une croissance de son économie à 2,3 % au troisième trimestre. Les exportations ont fortement rebondi dû à la faiblesse de notre dollar canadien.


Aux États-Unis, le secteur manufacturier contracte mais celui des services est toujours en croissance. Ce dernier est de taille beaucoup plus importante dans l’économie américaine.


Les taux d’intérêt en 2016

Le taux à court terme aux États-Unis devrait augmenter pas plus tard que la semaine prochaine lors de la rencontre des membres de la FED. D’autres hausses, quoique très graduelles, devraient avoir lieu dans les deux prochaines années.


Qu’en est-il au Canada ? Bonne nouvelle pour les emprunteurs; je ne crois pas que le taux court terme va augmenter au Canada. C’est donc dire que les hypothèques à taux variable n’augmenteront pas en 2016. Les taux fixes pourraient par contre augmenter un peu si la perception que les investisseurs ont du Canada change.


Le taux fixe 5 ans est basé sur la capacité des banques à emprunter qui elle est basée sur la capacité du gouvernement canadien à emprunter. Si les investisseurs acceptent 1 % de rendement sur une obligation du Canada, ces mêmes investisseurs accepteraient donc peut-être 1,5 % sur une obligation d’une banque. Cette banque prend l’argent et la prête à un taux fixe 5 ans à 2,5 %.


Mais si ce même investisseur accepte maintenant de prêter au gouvernement à 1,5 % (car il a moins confiance en l’économie canadienne), la chaine se répète et maintenant les hypothèques 5 ans sont à 3,0 %. Le gouvernement n’a aucun contrôle sur ce taux fixe 5 ans. Ce sont les investisseurs qui dictent le marché.


La beauté actuellement c’est que partout en Europe les taux sont extrêmement bas. En Suisse, les taux sont négatifs même pour les obligations 10 ans ! Vous devez payer pour les détenir. Le rendement est négatif. Pour un fonds de pension européen, les obligations canadiennes 10 ans, même à 1,5 %, sont intéressantes. C’est donc dire que tant que les taux d’intérêt seront si bas en Europe, ils ne peuvent pas augmenter de manière rapide au Canada et aux États-Unis. Et ce, même si la FED débute la hausse de son taux à court terme dès la semaine prochaine.


Marché boursier américain

L’indice S&P 500 américain est en baisse depuis 3 semaines aux alentours de 2 030 points. Le dollar canadien continue sa chute avec le pétrole. Je crois bien que nous sommes prêts d’un creux. Faudra être prudent dans la gestion de la remontée du dollar canadien dans les prochaines années pour protéger les gains réalisés en dollar US. Le début de cette remontée n’est pas pour demain matin…On n’a le temps de penser à la stratégie.


Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d’investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.

Je vous invite d’ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine revue des marchés pour le bénéfice de tous. Bonne fin de semaine!