Le manufacturier et les échanges commerciaux

Manchettes financières


Croissance aux États-Unis en 2016; hausse de 1,6 % du PIB. Croissance dans la zone Euro ; 1,7 %. Ce que j’aime dans cette statistique est que l’on parle toujours de l’économie américaine qui va bien mais il n’y a aucune attente envers la zone Euro. Ce genre d’émotions favorise les placements en actions dans la zone Euro à long terme.


La hausse des salaires et de l’inflation sont toujours mitigées aux États-Unis quoiqu’en croissance régulière. Comme le taux de chômage est bas, on pourrait s’attendre à une croissance des salaires plus rapide. La bonne nouvelle est que la FED ne se sentira pas pressée d’augmenter son taux directeur. La clé pour que cette dernière phase du cycle économique se passe bien est que les taux d’intérêt n’augmentent pas trop rapidement. Pour le moment, c’est le scénario à envisager. La FED a confirmé hier son intention d’y aller avec des hausses de taux progressives dans les prochains mois. Le Canada ne suivra pas avant 2018 à mon avis.


Le manufacturier et les échanges commerciaux


Voilà le sujet de l’heure de la politique américaine. Je vais tenter de résumer en quatre paragraphes la multitude d’articles que j’ai lus principalement dans « The Economist » et « Bloomberg Businessweek ».


Premièrement, il est clair que le fait que les États-Unis se retirent de différents traités laisse un vide. Ce vide sera probablement comblé par la Chine. Les traités incluant la Chine sont souvent moins strictes sur les normes du travail et l’environnement.


Ensuite, le fait d’imposer des tarifs douaniers ne fait que déplacer le problème et peut même nuire aux États-Unis. Si la production de Toyota du Mexique vers les États-Unis comporte des tarifs et bien Toyota vont tout simplement prendre les voitures produites au Japon et les envoyer aux États-Unis. La production peut se déplacer vers un autre pays. Les voitures produites au Mexique iront vers l’Amérique du sud par exemple. Bref, le résultat final est que le prix d’une Toyota augmentera légèrement pour compenser le transport additionnel.


Il faut comprendre aussi qu’environ 40 % du produit final assemblé au Mexique comporte des composantes produites aux États-Unis. Le siège d’une automobile peut traverser 6 fois les douanes avant l’assemblage final. La complexité de la chaine de montage est telle que cela rend l’imposition de tarifs complexes.


Ce n’est pas tant les pays à mains d’œuvres abordables qui ont coupé les emplois aux États-Unis. En fait, c’est plutôt la robotisation. Cette robotisation a déplacé les emplois vers d’autres secteurs. Donc oui, des emplois ont été coupés dans les usines mais d’autres ont été créés. Ce sont les secteurs de la recherche et développement, modélisation de la chaine de montage, design, marketing, service après-vente qui en ont bénéficié. L’assemblage d’un Airbus ne représente que 5 % de son coût final. Pour le iPad c’est 1,6 % de son coût final. La valeur ajoutée d’un produit n’est pas dans l’assemblage. Il serait d’ailleurs très difficile de trouver la main d’œuvre nécessaire aux États-Unis pour accomplir ce travail d’assemblage alors que le taux de chômage est sous les 5 %.


Lorsque l’on pense au manufacturier, on identifie souvent seulement l’assemblage. En fait, ce n’est qu’une portion très minime de ce que représente le manufacturier…


Marché boursier américain

L’indice S&P 500 américain est en hausse depuis 1 mois aux alentours de 2 340 points.


Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d’investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.

Je vous invite d’ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles je pourrai répondre à la prochaine revue des marchés pour le bénéfice de tous. Bonne fin de semaine!