Spécial coronavirus

Spécial coronavirus

 

D’entrée de jeu, je vais parler du coronavirus et de ces impacts sur l’économie et les entreprises. Je ne suis pas médecin ni épidémiologiste. De toutes les lectures que j’ai fait sur le côté médical, on parle d’une grippe sévère qui se transmet un peu plus facilement que la grippe et un taux de décès un peu plus élevé (entre 0,1 et 0,5 % si on exclus les gens de 80 ans et plus vs 0,1 % pour la grippe). Comme les organismes de santé mondiaux font énormément d’effort de sensibilisation, les compagnies et les pays répondent (quarantaine, annulation de plusieurs événements et congrès). Cela devrait faire en sorte que le taux de transmission ne devrait pas dépasser celui de la grippe.

 

Par contre, les marchés boursiers réagissent très mal à l’incertitude. On doit comprendre aussi que l’incertitude crée de la volatilité et que cette volatilité entraine un volume important de ventes forcées. Certains fonds et produits dérivés doivent être liquidés lorsque la volatilité (mesuré par l’indice VIX) augmente. Je ne rentrerai pas dans les détails. À la base les marchés boursiers sont volatils et l’ont toujours été. Il y a de l’exubérance autant à la hausse qu’à la baisse. On doit voir les baisses comme une opportunité d’achat.

 

Cette fois-ci c’est le coronavirus qui fait peur. Peu importe la raison, l’incertitude est très m al perçue par les investisseurs. La raison est simple : on ne peut pas faire de calculs. Il est pratiquement impossible de cerner toutes les ramifications et l’ampleur de l’impact du virus sur les entreprises et l’économie. Les gestionnaires de fonds ont commencé à stress-tester les compagnies dans leur portefeuille et dans la majorité des cas, la baisse actuelle est déjà injustifiée. À moins que le coronavirus ne soit pas réglé d’ici 24 mois et dégénère complètement, les marchés boursiers ont déjà amplement escompté le pire scénario.

 

Sans connaitre la durée de l’incertitude, une chose est certaine est que cet impact sera transitoire et temporaire. Et comme toutes les autres périodes d’incertitude de l’histoire, le marché boursier baisse et ensuite remonte. Revenons à la mathématique 101 et gardons cela simple. Voici à titre d’exemple une compagnie fictive pour illustrer mon propos. Les profits d’une entreprise, avant le virus, étaient prévus être pour les quinze prochaines années à 1 $ par année. Vous êtes donc prêt à payer 15 $ l’action en bourse pour cette entreprise. Maintenant, les profits dans un scénario extrême défavorable seront nuls cette année et ensuite 1 $ pendant les quatorze années suivantes. Le prix de l’action est maintenant évalué à 14 $ (baisse de 6,6 %). Par contre, dans un an, la série de profits revient à 1 $ pour les quinze prochaines années donc une évaluation de la compagnie à 15 $ et le cours de l’action revient à son niveau d’avant le virus car l’impact est maintenant derrière nous. Les marchés boursiers anticipent et regardent en avant. Aussitôt que l’impact du coronavirus passera d’inconnu à connu, les marchés boursiers vont rebondir, surtout si la baisse continue. Je sais que cela peut être difficile mais gardez le cap. Ce n’est ni la première ni la derrière correction boursière du genre. Les gestionnaires de fonds que je vous recommande ont tous une excellente feuille de route et gèrent de l’argent depuis longtemps.

 

Les probabilités qu’il y ait une récession mondiale augmentent mais cela n’est toujours pas le scénario de base. Cela va dépendre quand le coronavirus est contenu. Les deux études que j’ai lu (Oxford Economics et McKibbin & Sidorenko, université national d’Australie) parle d’une croissance de l’économie réduite de 1,3 % et 2,0 % respectivement. La croissance prévue pour 2020 est aux alentours de 3,5 % pré-virus donc même en soustrayant 2 % nous ne sommes toujours pas en récession mondiale. Et on parle d’un scénario qui fait 14 millions de décès ce que nous sommes très loin actuellement à environ 3 700 décès.

 

Je vous reviens avec une autre infolettre d’ici une semaine car il y a trop de sujets à discuter.

 

Veuillez noter que ces propos reflètent mon opinion et ne constituent en rien des recommandations d'investissement. La situation financière unique de chacun peut faire varier les choix appropriés.

 

Je vous invite d'ailleurs à me transmettre vos questions auxquelles  je pourrai répondre à la prochaine Infolettre pour le bénéfice de tous.

 

Sources :    Infolettre Mackenzie  – semaine du 9 mars 2020 

                   The Economist – 29 février 2020

                   The Economist – 22 février 2020